Handball Les équipes de France de Handball / Des petits jeux.

2010 Champions d'Europe en Autriche

"POUR L´ÉTERNITÉ"

Extrait de la Newsletter Handline n° 251 du dimanche 31 janvier 2010

C' est presque insensé, totalement démesuré. Au crépuscule d'un Euro où ils n'auront pas été ménagés, les Experts ont arraché une nouvelle médaille en Or massif. La seconde dans un championnat d'Europe. Après l'Olympe, après le Monde, les voilà rois du continent et définitivement empereurs de la planète handball.

"Je suis perdu, je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas où vont mes pensées, tout ça, c'est tellement de bonheur". Même Nikola Karabatic le vaillant, le guerrier, l'indestructible en perdait ses mots, saisi par l'émotion du moment. Lui qui a, comme à son habitude, offert une prestation digne des plus grands, qui est allé jeter son corps dans les pièges tendus par les Croates, qui les a, petit à petit, irrités pour mieux les désarçonner.

Karabatic est un Titan. Comme tous ses copains de l'équipe de France. Comme tous ces Experts, monstrueux d'intensité physique, éblouissants de fougue et de talent. Insassiables, aussi. Luc Abalo et Michaël Guigou sont des génies qui soulèvent à chacune de leur sorties l'admiration de tous par leurs extravagances. Comme tous leurs copains de l'équipe de France. L'ensemble tricolore n'a donc plus de limites. Il les franchit, les brise, une par une, s'en amuse, s'en régale.

podium champions d'Europe

Guigou : "Nous sommes liés à jamais par ces médailles"
Les Croates ont pourtant bien cru, un instant, que l'épisode de 2009, il y a un an à Zagreb, ne se reproduirait pas. Qu'ils tenaient leur revanche, même si la blessure, sans doute, n'a pas fini de cicatriser. Balic et sa bande ont dû s'imaginer qu'ils pourraient offrir à leur public, venu en nombre, le plus beau des métaux. Que les Bleus de l'Autriche étaient, au vue du parcours, davantage vulnérables. Ils se sont trompés. Se sont battus avec leurs armes, ont livré un combat effréné, une véritable guerre des tranchées. Mais ils ont dû, une fois de plus, se résigner, s'incliner devant l'aurorité, le joug imposé par les Experts. "Au-delà du talent des joueurs il y a une dimension athlétique qui souvent peut faire la différence en fin de compétition, mais il y a surtout un état d'esprit qui est exceptionnel et rendra de toute évidence cette équipe unique », résume Claude Onesta. Des valeurs fortes régissent sans aucun doute la vie de ces hommes d'exception. Le courage, le don de soi, la solidarité, le partage, aussi. "Il y a de l'amour et du respect entre nous. On est lié à jamais par ces médailles, confesse à son tour Mika Guigou. Aujourd'hui, on plane, on est simplement très heureux".

Dix-huit mois après Pékin et son inoubliable titre olympique, un an après Zagreb et sa délicieuse fureur, le handball français est champion d'Europe. En imposant cette domination sans partage, les Tricolores rejoignent dans l'histoire les Suédois des années 1990, les Yougoslaves et les Sovétiques d'une autre époque. Ils entrent, surtout, au panthéon du Sport parce qu'ils sont les premiers, les seuls à avoir enchaîné les trois titres majeurs en moins de deux ans. Et n'aspirent plus, désormais qu'à une chose, rééditer la prouesse, encore et toujours.***